L'impôt sur la fortune est une caractéristique distinctive du système fiscal suisse, qui le différencie de la plupart des autres pays développés. Il s'agit d'un impôt annuel prélevé non pas sur les revenus, mais sur la valeur nette du patrimoine total des contribuables personnes physiques. Sa perception relève principalement des cantons et des communes.
L'impôt sur la fortune est un impôt direct qui taxe la détention d'un patrimoine. La base imposable est la fortune nette du contribuable à une date donnée (généralement le 31 décembre de l'année fiscale).
La fortune nette est calculée comme suit :
Fortune Nette = Total des Actifs Imposables - Total des Dettes Déductibles
En principe, tous les actifs du contribuable sont pris en compte, en Suisse comme à l'étranger, notamment :
Les avoirs de prévoyance professionnelle (2ème pilier) et ceux du pilier 3a (prévoyance liée) sont généralement exonérés de l'impôt sur la fortune tant qu'ils ne sont pas retirés. L'inventaire du ménage usuel est également exonéré.
Les dettes prouvées du contribuable peuvent être déduites de la fortune brute pour obtenir la fortune nette imposable. Cela inclut principalement :
Les taux d'imposition sur la fortune varient considérablement d'un canton et d'une commune à l'autre (allant de moins de 1‰ à près de 10‰, soit 1%, de la fortune nette imposable dans les cas extrêmes).
La Suisse est l'un des rares pays de l'OCDE à maintenir un impôt généralisé sur la fortune des particuliers. La plupart des autres pays l'ont aboli ou n'imposent que certains types d'actifs (comme l'immobilier).
Cette particularité fait l'objet de débats récurrents en Suisse, certains plaidant pour son abolition (pour favoriser l'attractivité économique) et d'autres pour son maintien (pour des raisons d'équité fiscale et de contribution des patrimoines importants au financement de l'État).
L'impôt sur la fortune, bien qu'absent au niveau fédéral pour les particuliers, représente une charge fiscale annuelle non négligeable dans de nombreux cantons et communes suisses. Il incite les contribuables à déclarer l'ensemble de leurs actifs et dettes et contribue aux recettes fiscales locales. Sa présence influence également les stratégies de placement et de structuration patrimoniale dans le pays.