L'impôt sur les donations est une taxe prélevée en Suisse sur les transferts de patrimoine effectués à titre gratuit entre personnes vivantes. Contrairement à l'impôt sur les successions qui taxe les biens transmis après un décès, l'impôt sur les donations concerne les "cadeaux" importants faits du vivant du donateur. Sa particularité en Suisse est d'être principalement régi par les cantons.
Une donation est un acte par lequel une personne (le donateur) transfère de son vivant, sans contrepartie et dans une intention libérale (volonté de donner), la propriété d'un bien (argent, titres, immobilier, objets d'art...) à une autre personne (le donataire) qui l'accepte.
C'est une compétence quasi exclusive des cantons. Il n'existe pas d'impôt fédéral sur les donations. Chaque canton a sa propre législation en la matière, ce qui entraîne des différences significatives à travers la Suisse.
L'impôt est généralement dû par le donataire (celui qui reçoit la donation), bien que le donateur puisse en être solidairement responsable. Il est prélevé par le canton de domicile du donateur au moment de la donation (pour les biens mobiliers) ou par le canton de situation de l'immeuble (pour les biens immobiliers).
Le calcul dépend de la législation cantonale, mais repose généralement sur deux facteurs principaux :
Les taux peuvent varier de 0% (pour les proches parents dans la plupart des cantons) à plus de 40% ou 50% pour les donations importantes à des personnes sans lien de parenté dans certains cantons.
L'impôt peut porter sur tous types de biens transférés :
Les deux impôts sont souvent régis par la même loi cantonale et présentent des structures de taux et d'exonérations similaires (notamment l'exonération fréquente pour le conjoint et les descendants directs). Certains cantons peuvent aussi imposer les donations importantes effectuées peu avant le décès comme si elles faisaient partie de la succession.
Même si une donation est exonérée d'impôt (par exemple, à un enfant), il est souvent obligatoire ou recommandé de l'annoncer à l'administration fiscale cantonale. Cela permet de documenter l'origine des fonds pour le donataire et d'éviter des questions ultérieures, notamment lors de la succession du donateur.
L'imposition des donations en Suisse illustre parfaitement le fédéralisme fiscal du pays. L'absence quasi totale d'impôt pour les transferts aux proches dans la majorité des cantons facilite la transmission anticipée de patrimoine au sein des familles. Cependant, pour les donations à des parents plus éloignés ou à des tiers, la charge fiscale peut être très lourde et varie considérablement d'un canton à l'autre. Une planification attentive et une connaissance de la législation cantonale applicable sont donc indispensables avant d'effectuer une donation importante.