Le dividende : partager les fruits de la réussite de l'entreprise
Le dividende est un terme central dans le monde des actions et de l'investissement. Il représente la part des bénéfices réalisés par une société anonyme (entreprise) qui est distribuée à ses actionnaires. C'est l'une des principales manières pour une entreprise de rémunérer les apporteurs de capitaux (ses propriétaires) pour leur investissement.
Lorsqu'une entreprise génère un bénéfice net (profit après impôts), elle a principalement deux options pour utiliser cet argent :
- Le réinvestir dans l'entreprise : Pour financer sa croissance, la recherche et développement, de nouvelles acquisitions, le remboursement de dettes, etc. C'est ce qu'on appelle les bénéfices non distribués ou mis en réserve.
- Le distribuer à ses actionnaires : Sous forme de dividendes.
Le dividende est donc un paiement effectué par une société à ses actionnaires, généralement en espèces, mais parfois aussi sous forme d'actions supplémentaires (dividende en actions). Il représente une partie du profit de l'entreprise qui "retourne" aux propriétaires.
La décision de verser un dividende et son montant relève d'un processus défini :
- Proposition du Conseil d'administration : Sur la base des résultats financiers de l'entreprise et de ses perspectives, le Conseil d'administration propose le montant du dividende à distribuer par action.
- Approbation par l'Assemblée générale : C'est l'Assemblée générale ordinaire (annuelle) des actionnaires qui approuve (ou rejette, ou modifie dans certains cas) la proposition du Conseil d'administration concernant l'affectation du bénéfice et donc le montant du dividende.
Toutes les entreprises ne versent pas de dividendes. Les entreprises jeunes ou en forte croissance préfèrent souvent réinvestir tous leurs bénéfices pour accélérer leur développement. Les entreprises plus matures et rentables, avec des flux de trésorerie stables, sont plus enclines à distribuer une partie de leurs profits sous forme de dividendes.
Une fois le dividende approuvé, le processus suit généralement ces étapes :
- Date de déclaration : Date à laquelle le Conseil d'administration annonce le montant du dividende.
- Date ex-dividende : Pour recevoir le dividende, il faut posséder l'action avant cette date. Si vous achetez l'action à partir de la date ex-dividende, vous n'aurez pas droit au dividende qui va être payé. Le cours de l'action baisse généralement du montant approximatif du dividende à cette date.
- Date d'arrêté (Record Date) : Date à laquelle la société enregistre les actionnaires qui ont droit au dividende.
- Date de paiement : Date à laquelle le dividende est effectivement versé aux actionnaires inscrits.
Le versement se fait généralement en espèces, crédité directement sur le compte bancaire ou le compte-titres de l'actionnaire.
- Source de revenu : Pour de nombreux investisseurs (notamment retraités), les dividendes constituent un flux de revenus régulier et passif.
- Indicateur de santé financière : Le versement régulier de dividendes, surtout s'ils sont croissants, est souvent perçu comme un signe de stabilité, de rentabilité et de confiance de l'entreprise dans son avenir.
- Composante du rendement total : Le rendement total d'un investissement en actions provient de deux sources : l'appréciation du capital (hausse du prix de l'action) et les dividendes reçus. Les dividendes peuvent représenter une part significative du rendement total sur le long terme.
- Attractivité : Les actions d'entreprises qui versent de bons dividendes ("actions de rendement") sont recherchées par une certaine catégorie d'investisseurs.
En Suisse, les dividendes reçus par les actionnaires personnes physiques sont soumis à l'imposition :
- Impôt anticipé : Au moment du versement, la société suisse retient 35% du dividende brut à titre d'impôt anticipé et le verse à l'Administration fédérale des contributions (AFC).
- Remboursement de l'impôt anticipé : Les actionnaires résidant en Suisse peuvent obtenir le remboursement intégral de cet impôt anticipé à condition qu'ils déclarent correctement le dividende (et les actions qui l'ont généré) dans leur déclaration d'impôts annuelle. C'est une mesure incitative contre la fraude fiscale. Pour les résidents étrangers, le remboursement partiel ou total dépend des conventions de double imposition.
- Impôt sur le revenu : Le montant brut du dividende (avant déduction de l'impôt anticipé) doit être ajouté au revenu imposable de l'actionnaire et est soumis à l'impôt sur le revenu ordinaire (fédéral, cantonal, communal).
- Atténuation : Pour les dividendes provenant de participations qualifiées (généralement au moins 10% du capital-actions d'une société), une imposition partielle est souvent appliquée pour atténuer la double imposition économique (imposition du bénéfice au niveau de la société puis du dividende au niveau de l'actionnaire).
Le dividende est la manifestation la plus tangible du partage des bénéfices d'une entreprise avec ses propriétaires, les actionnaires. Il représente un retour sur investissement direct et constitue une composante essentielle de l'attractivité d'une action, en particulier pour les investisseurs recherchant des revenus réguliers. Sa distribution témoigne souvent de la maturité et de la rentabilité d'une entreprise, bien que sa fiscalité en Suisse nécessite une attention particulière de la part du contribuable pour en optimiser l'impact net.
Avertissement
Ces informations sont fournies à titre indicatif uniquement et ne représentent en aucun cas un conseil ou une proposition d'investissement.